C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de MACH., L. plour 
1
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     ACCOINTE1          ACCOINTE2     
2.

"Être coutumier de qqc." : Et quant si bon ne millour ne plus cointe N'est, ne si bel, ne d'onneur si acointe, A droit jugier, Mervillier Ne se doit Nulz, se ne vueil par l'amoureuse pointe Nouvellement d'autre amour estre pointe. (MACH., L. plour, 1349, 286).

2
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     ACCROÎTRE     
-

[Dans une tournure factitive] : Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. (MACH., L. plour, 1349, 2).

3
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     AÏRER     
B. -

"Se chagriner" : J'ay si perdu tous mes deduis Qu'en riens resjoïr ne me puis, Dont trop m'aïr. (MACH., Compl., 1340-1377, 245). La souspire, La s'aïre Mes cuers qui tant a martire (MACH., L. plour, 1349, 288). Car quant son dous viaire voy Et je li doy Dire qu'en foy L'aim, en tel ploy Me més que parler n'os à soy. Dont moult durement m'aïr Et profondement souspir (MACH., Lays, 1377, 298).

4
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     AMOUREUX1          AMOUREUX2     
2.

"Qui marque de l'amour, qui dénote un sentiment d'amour" : Mais einsois que je devie, Humblement mes cuers supplie Au vray Dieu qu'il nous regart De si amoureus regart Qu'en livre soiens de vie. (MACH., L. plour, 1349, 291). Mesfait ai, si l'amenderai, Se je puis, et responderai A sa complainte dolereuse, Qui me semble moult amoureuse. (MACH., Voir, 1364, 544).

5
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     APPARTENIR     
-

Empl. impers. Il apartient. "Il convient, il est convenable, il est juste" : Je, qui souvent de cuer souspir, Gettai un plaint et un souspir, Car bien vi qu'il me couvenoit Respondre, et il appartenoit. (MACH., R. Fort., c.1341, 130). ...s'apartient Que soit fenis Mes cuers et peris (MACH., L. plour, 1349, 290). Plus n'en di, qu'il n'apartient mie Que je des seigneurs chose die Qui leur puist ou doie desplaire. (MACH., C. ami, 1357, 130).

6
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     ASSAVOURER     
-

P. métaph. : A ce me duit Vraie Amour qui me court seure Et bonté qui l'assaveure (MACH., L. plour, 1349, 285).

7
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     ASSEOIR     
a)

"Établir, fixer solidement" : Mes esperis Et mes paradis Estient mis Et assis En toy (MACH., L. plour, 1349, 290).

8
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     ASSURER     
-

Soi asseürer que : La m'asseür Que m'esperence est esperdue, Se la grief doleur continue (MACH., R. Fort., c.1341, 50). Et je m'asseüre. Que, tant com je dure, Ne pourray vëoir Amour si seüre (MACH., L. plour, 1349, 285).

9
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     BREF     
.

Dedens/en brief termine. "Dans un court délai, bientôt" : Fortune est sa dure voisine, Et Amours l'assaut et le mine, Dont morir cuit en brief termine Sans autre blasme. (MACH., R. Fort., c.1341, 53). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. (MACH., L. plour, 1349, 284). Le mal que reçoy, Car son plaisant maintieng coy Par desir mon cuer affine, Toute ensement com la mine S'affine en feu ; dont je croy Morir dedens brief termine, N'autre garison n'i voy. (MACH., Lays, 1377, 316).

10
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     CERCUEIL     
"Cercueil" : Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. Dous amis, seur ton sarcueil Sont mi plaint Et mi complaint ; La m'esbanoy, Par pensée la te voy ; Plus que ne sueil ; La me vueil ; La sont mi vueil ; La mes cuers maint. (MACH., L. plour, 1349, 288). S'ay droit, car plus que ne sueil Concueil Dou dueil Dont me dueil, Si que ma char sevelie Yert en dolereus sarqueil. (MACH., Lays, 1377, 313).
11
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     CHOIR     
-

Cheoir dessure : Car l'iaue qui chiet desseure La racine qui demeure Fait renverdir et florir Et porter fruit... (MACH., L. plour, 1349, 284).

12
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     COMPLAINT     
"Plainte, gémissement" : ...cuer d'amant qui aimme fort Or a joie, or a desconfort, Or rit, or pleure, or chante, or plaint, Or se delite en son complaint, Or tramble, or tressue, or a chaut, Or a froit, et puis ne li chaut D'assaut qu'Amours li puisse faire (MACH., R. Fort., c.1341, 32). Dous amis, seur ton sarcueil Sont mi plaint Et mi complaint ; La m'esbanoy, Par pensée la te voy... (MACH., L. plour, 1349, 288). Dous amis, oy mon complaint : A toy se plaint Et complaint, Par defaut de tes secours, Mes cuers qu'amours si contraint Que tiens remaint (MACH., Bal., 1377, 540). En cuer ma dame une vipere maint Qui estoupe de sa queue s'oreille Qu'elle n'oie mon doleureus complaint : Ad ce, sans plus, toudis gaite et oreille. (MACH., L. dames, 1377, 184).
13
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     CONTENANCE     
"Contenance, attitude, maintien, aspect, air" : Et sans doutance, Eins que partis fusse de sa presence, Dedens mon cuer se ficha si Plaisance, En remirant sa douce contenance, Que sachiez bien, Se j'eüsse l'avoir Otheviën, Et sceüsse le scens de Galiën, Et avec ce tuit li bien fussent mien, Je tout eüsse Guerpi par si, que vëoir la peüsse A mon voloir... (MACH., J. R. Beh., c.1340, 73). Car, sans plus, de leur ramembrance Maintieng, maniere et contenance Loing de li souvent me venoit Milleur, quant il m'en souvenoit. (MACH., R. Fort., c.1341, 8). Et la pris je ma soustenance, En regardant la contenance, L'estat, le maintieng et le port De celle ou sont tuit mi deport. (MACH., R. Fort., c.1341, 145). ...Et de ceaus qui tant se deffont Que les fins amans contrefont, Par maintes fois est avenu Qu'en ce se sont si contenu Que par deffaut de congnoissance Et par leur fausse contenence, Par negligence et par errour, Par leur faus plaint, par leur faus plour Et par leur faus contenement, Que les dames moult bonnement Pour leurs amis les recevoient... (MACH., D. Lyon, 1342, 200). Et avec ce, dont mieus la prise, Estoit de maniere seüre Et, en parlant, sage et meüre, N'en fait, n'en port, n'en contenence N'ot vice, ne desordenance. (MACH., J. R. Nav., 1349, 178). En toy estoit m'esperance Toute et ma fiance, Ma joie, ma soustenance. Lassette ! or perdu les ay. Bien pert a ma contenance Et a ma loquence, Car maniere ne puissance N'ay, tant me dueil et esmay. (MACH., L. plour, 1349, 289). ...Si voloit que me confortasse Et que j'eüsse ramembrance De sa tresdouce contenance. (MACH., Voir, 1364, 178). Avez vous bien apperceü La deesse que j'ai veü ? Sa grant biauté, sa contenance, Son scens, son pooir, sa vaillance ? (MACH., Voir, 1364, 362). Tant scet, tant puet, tant vaut son fait, Tant aimme honneur, tant het meffait Que chascuns l'aimme, à chascun plait, N'en cuer n'en corps n'en contenance N'a riens en li de contrefait (MACH., Lays, 1377, 362). Mais riens n'a puissance Que sa grant vaillance, Sa douce samblance Ne sa contenance N'aie adès en ramenbrance. (MACH., Lays, 1377, 377). Et pense qu'avant ma mort Je verray ton gentil port Et ta contenence. (MACH., Lays, 1377, 447). Pour ce t'ameinne ici en pourvëance, Pour toy donner matere a ce parfaire, Mes trois enfans en douce contenance : C'est Dous Penser, Plaisance et Esperance. (MACH., Prol., c.1377, 4).
14
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     CONTRARIER     
"Contrarier, combattre, tourmenter" : Mais honneur, chevalerie Et tes renons qui s'espart Par le monde en mainte part Ont fait de nous departie. Ta mort tant me contralie Et tant de maus me repart, Amis, que li cuers me part (MACH., L. plour, 1349, 291). Mais vo douce maistrie Maistrie mon cuer si durement Qu'elle le contralie Et lie En amour tellement Qu'il n'a de riens envie Fors d'estre en vo baillie (MACH., Ch. bal., 1377, 584). Mais vos cuers point ne s'amollie, Dame jolie, Eins contralie à chiere lie Le mien, dont ja mais je n'avray Joieuse vie (MACH., Lays, 1377, 279). Qui plus aimme plus endure Et plus mainne dure vie, - Qu'amours qui est sans mesure Assés plus le contralie, - Que li mauvais qui n'a cure De li, einsois met sa cure En mal et en villonnie. (MACH., Motés, 1377, 492).
15
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     CROÎTRE     
1.

[Le suj. désigne un végétal] "Croître, pousser, grandir" : ...Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. (MACH., L. plour, 1349, 284). Mais certainement on verra Tout clerement, je n'en doubt mie, La fleur de lis croistre en l'ortie Et le fruit naistre en la racine (MACH., Voir, 1364, 430). croist le sucre et la kanelle, Et mainte espice bonne et belle (MACH., P. Alex., p.1369, 211).

16
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     DÉMENER     
-

Demener son dueil : La s'empire Tire a tire ; La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist ; la desire Qu'il ait mort procheinne. (MACH., L. plour, 1349, 289). Helas60;! tant ay doleur et peinne, Dame, quant de vous me depart Sans joie, que soiez certeinne Qu'à po que le cuers ne me part. Se demeinne mon dueil à part Si grant que trop cruel seroit Li cuers qui pitié n'en aroit. (MACH., Bal., 1377, 538).

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     DÉPARTIE     
.

Faire departie de qqn : Quant de ce point ci les remort, S'en metteront il a la mort ? Je di qu'il feroient folie ; Mais facent d'elles departie, Plus qu'il puelent, courtoisement. (MACH., D. Aler., a.1349, 389). Mais honneur, chevalerie Et tes renons qui s'espart Par le monde en mainte part Ont fait de nous departie. (MACH., L. plour, 1349, 291).

18
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     DÉPORT     
A. -

"Plaisir, joie, amusement, distraction, divertissement" : Tous mes confors Estoit en li ; c'estoit tous mes depors, Tous mes solas, mes deduis, mes tresors (MACH., J. R. Beh., c.1340, 63). Douce Esperence, c'est le port De ma joie et de mon deport (MACH., R. Fort., c.1341, 120). S'en entray en une pensée, Sus le tans passé apensée, Ou je pris un courtois deport, Li quels me mena au droit port Pour passer de doleur en joie (MACH., D. Aler., a.1349, 384). Amis, mi confort, Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty. (MACH., L. plour, 1349, 287). Helas60;! dolens, einsi ma vie fine, Pour ce qu'aim tant sa plaisant biauté fine. Et nompourquant j'ay plaisence et deport En mon meschief, quant elle se deporte Et prent deduit en la piteuse mort Qu'ay pour s'amour ; riens plus de li n'emporte. (MACH., L. dames, 1377, 189).

19
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     DÉRACINER     
"Déraciner" : Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. (MACH., L. plour, 1349, 284).
20
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     DÉSESPÉRANCE     
-

En desesperence : ...en desesperance Pour toy mes jours fineray. (MACH., L. plour, 1349, 289).

21
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     DESJOINDRE     
-

Desjoindre de. "Séparer, détacher de" : ...en mon cuer est si trés ferme et si jointe L'amour de li qu'estre n'en puet desjointe (MACH., L. plour, 1349, 286). Des autres mois [le mois de Mars] soit desjoins et ostés Et de Nature oubliés et hays, Et Avril soit exauciés, honnourés, Li biaus, li dous, li courtois, li jolis... (MACH., L. dames, 1377, 222). Mais s'Amours qui mon mal apointe Vous eüst pointe De telle pointe, Tost fust desjointe De moy l'ardeur qui s'i ajoint (MACH., Lays, 1377, 290).

22
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     DÉVIER1          DÉVIER2     
"Mourir" : Mais einsois que je devie, Humblement mes cuers supplie Au vray Dieu qu'il nous regart De si amoureus regart Qu'en livre soiens de vie. (MACH., L. plour, 1349, 291). Car mors m'envie, Dont je devie, S'an vo gentil corps cuer n'avray. (MACH., Lays, 1377, 279). Et s'il li plaist que je devie De l'amoureuse maladie... (MACH., Lays, 1377, 435).
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     DÉVORER     
C. -

Au fig. "Déchirer, ronger, tourmenter" : Car dire ne te puis à plain Com tu m'as fait de desir plain Qui me deveure. (MACH., Compl., 1340-1377, 246). Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. Et c'est ce qui me deveure ; C'est ce qui mon vis espleure ; C'est ce pour quoy je soupir (MACH., L. plour, 1349, 284). Las ;! ce m'ocist et me fait dire : helas ! Ce fait que sui dolens, tristes et mas, Ce me deveure. Biaus sires dieux, comment puis je durer En tel estat, ne tels maus endurer ! (MACH., F. am., c.1361, 160).

24
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     DUIRE1          DUIRE2     
-

Duire à qqc. : A ce me duit Vraie Amour qui me court seure Et Bonté qui l'assaveure... (MACH., L. plour, 1349, 284). ...moult te dois aviser De toudis penser et viser A mettre jus tout villain vice Et a faire son dous service [de Dieu] ; Qu'a s'amour te duit et adresse, S'il te punist en ta jonesse, Einsi comme il fist Manassès Qu'en prison ot maint dur assès. (MACH., C. ami, 1357, 73). ...Que chascuns prenoit son deduit Si com Nature les y duit. (MACH., Voir, 1364, 688).

25
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     EFFORT1          EFFORT2     
-

De tout mon effort : ...Mais en desconfort, Sans nul reconfort De tout mon effort Vueil pleindre et plourer sa mort, En disant einsi : "Amis, mi confort Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty...". (MACH., L. plour, 1349, 287). Et quant par li regarder Voy les milleurs amender, Ce seroit tort, Puis que de tout mon effort La vueil loer Et dessus tous aourer, S'aucun confort N'avoie pour amer fort Et desirer. (MACH., Lays, 1377, 394).

26
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     ÉGARD     
C. -

À mon esgart. "Pour ce qui me concerne, par rapport à moi" : Amis, je fusse moult lie, S'eüsses cuer plus couart ; Mieus vausist a mon esgart [var. regart] Que volenté si hardie. (MACH., L. plour, 1349, 290).

27
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     EMPIRER     
A. -

"Aller de plus en plus mal" : La s'empire [var. soupire] Tire a tire ; La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire (MACH., L. plour, 1349, 289).

28
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     ENSEVELIR     
-

Loc. : O ray un remort De toy qui me mort Et point si trés fort Qu'o toy sont tuit mi bien mort Et ensevely. (MACH., L. plour, 1349, 287). Si doi bien estre sus ma garde Et fort penser que si me garde Qu'envers li ne pense ne face Chose qui son honneur efface ; Car en cas que je le feroie, Envers Amours me mefferoie Et tout le bien que j'ai de li Seroit mort et enseveli, N'Amours jamais ne demourroit En moi, dont mes las cuers morroit (MACH., Voir, 1364, 326). Las ! c'est Honneur qui est en maintes cours Mors à grant tort et Loyauté bannie, Et Verité, qui estoit mes recours, Y est aussi morte et ensevelie. (MACH., L. dames, 1377, 202).

29
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     ENTER     
II. -

Empl. pronom. réfl. "Se greffer, s'attacher, s'introduire" : ...Car quant uns cuers se vuet enter En amour fine, Envis puet s'amour oublier, Einsois adès, par ramembrer, A li s'encline. (MACH., L. plour, 1349, 284). Et ja Ihesu Cris ne consente Qu'en fil de roy traïson s'ente, Car mieus vaurroit mort par honnour Que vivre à tele deshonnour (MACH., P. Alex., p.1369, 264). Mes las cuers se sent tiex Qu'il n'est maus qu'il ne sente, Dont jamais n'iert sentieus, Car par engiens soustieus L'ateint de cos mortieus Amours qui en li s'ente. (MACH., Lays, 1377, 301).

30
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     ENTREPRENDRE     
A. -

Entreprendre qqc. "Entreprendre, commencer, se lancer dans" : Mais cils qui sëoit au deseure Seur l'arbre entreprist le parler Et encommença a parler, Et me rendi si doucement Mon salu, que le hardement Qui estoit en moy tous perdus Me fu par son parler rendus. (MACH., D. verg., a.1340, 20). Je te di tout premierement Que, quant li homs nouvellement Entreprent l'amoureuse vie, Il couvient, quoy que nuls en die, Que Franche Volenté contreingne Son cuer, par quoy l'amer empreingne. (MACH., D. verg., a.1340, 34). Soing, penser, desir de savoir Ait, si porra science avoir. Et l'entreprengne [var. et lautre prengne] en juene aage, Eins qu'en malice son corage Mue par trop grant congnoissance. (MACH., R. Fort., c.1341, 2). Car cuer entier Qui trichier Ne saroit Par souvenir vuet que dou tout m'apointe, Si qu'autre amour n'entrepreingne, n'acointe ; Qu'autre acointier Empirier Me feroit. (MACH., L. plour, 1349, 286). Cuides tu, s'Orpheüs sceüst Qu'Erudice avoir ne deüst, Qu'il se fust mis en aventure D'entreprendre voie si dure ? (MACH., C. ami, 1357, 93). Car il y avoit des parans, Des plus grans et des plus parans, Pour eaus requerir, par linage, D'entreprendre le saint passage, Les uns par dons et par prieres, L'autre par faire bonnes chieres, Tout pour aquerir l'aliance Des bonnes gens d'armes de France. (MACH., P. Alex., p.1369, 17). Mais si grant fait n'oseroie entreprendre, Se je n'avoie avec moy prestement Vos trois enfans pour moy duire et aprendre, Com dit m'avez ici presentement. (MACH., Prol., c.1377, 3).

31
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     ENVIS1          ENVIS2     
B. -

"Difficilement" : Cils qui vuet aucun art aprendre A douze choses doit entendre : La premiere est qu'il doit eslire Celui ou ses cuers mieus se tire Et ou sa nature l'encline ; Car la chose envis bien define Qu'on vuet encontre son cuer faire, Quant Nature li est contraire. (MACH., R. Fort., c.1341, 1). Mais bien se gart qu'il continue, Car science envis retenue Est et de legier oubliée, Quant elle n'est continuée. (MACH., R. Fort., c.1341, 2). Avis sui qui doy bien viser Comment je vous puisse aviser. Car on puet faire trop envis Bon jugement sans bon avis. Je vous avis que bien faciez Et que le contraire effaciez. (MACH., J. R. Nav., 1349, 255). Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. Aussi qui a maladie Qui plaist, envis se depart. (MACH., L. plour, 1349, 283). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. (MACH., L. plour, 1349, 284).

32
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     ENVIS1          ENVIS2     
B. -

"Difficilement" : Cils qui vuet aucun art aprendre A douze choses doit entendre : La premiere est qu'il doit eslire Celui ou ses cuers mieus se tire Et ou sa nature l'encline ; Car la chose envis bien define Qu'on vuet encontre son cuer faire, Quant Nature li est contraire. (MACH., R. Fort., c.1341, 1). Mais bien se gart qu'il continue, Car science envis retenue Est et de legier oubliée, Quant elle n'est continuée. (MACH., R. Fort., c.1341, 2). Avis sui qui doy bien viser Comment je vous puisse aviser. Car on puet faire trop envis Bon jugement sans bon avis. Je vous avis que bien faciez Et que le contraire effaciez. (MACH., J. R. Nav., 1349, 255). Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. Aussi qui a maladie Qui plaist, envis se depart. (MACH., L. plour, 1349, 283). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. (MACH., L. plour, 1349, 284).

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     ÉPLORER     
I. -

Empl. trans. "Mouiller de pleurs" : Et c'est ce qui me deveure ; C'est ce qui mon vis espleure ; C'est ce pour quoy je soupir (MACH., L. plour, 1349, 284). Efface ma tristour Et fait tarir mon plour, Se je souspir ou plour Pour s'amour en destour Où souvent me destour, Quant mon viaire esplour. (MACH., Vez ci, 1364, 273). Ce l'espleure Et deveure Si fort qu'en li ne demeure Vigour, sanc n'autre liquour. (MACH., Lays, 1377, 353).

34
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     ESBANOI     
-

"Plaisir, joie" : Il avint a un certein jour Qu'il me plut qu'a moult grant sejour Prenisse un traitis esbanoy, Paisiblement, sans point d'anoy... (MACH., D. Aler., a.1349, 382). Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint, Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. (MACH., L. plour, 1349, 288). Qu'à vous tres amoureusement Entierement Doing et ottroy Le cuer de moy Qui loing de vous esbatement N'a n'esbanoy. (MACH., Ch. bal., 1377, 624).

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     ESBANOYER     
-

"Se libérer de ce qui oppresse" : Dous amis, seur ton sarcueil Sont mi plaint Et mi complaint ; La m'esbanoy, Par pensée la te voy ; Plus que ne sueil La me vueil ; La sont mi vueil ; La mes cuers maint. La mort pri que la me maint, Car la m'ottroy. (MACH., L. plour, 1349, 288).

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     ÉTEINDRE     
II. -

Empl. intrans. "S'éteindre" : Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. (MACH., L. plour, 1349, 283).

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     FEU1          FEU2     
-

[Dans une compar.] : Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. (MACH., L. plour, 1349, 283). Garde qu'aus povres soit ouverte Ta main a gaaing et a perte, Et Dieus le te rendra a double, Adès pour un denier un double, Car le pechiet aumosne esteint, Si com l'iaue feu, quant l'ateint. (MACH., C. ami, 1357, 136). ...Mais son tortis ou sa chandeille Alumoit chascuns en son dos, Mais li sages, qui estoit sos, Par son art et par sa science Qu'est appellee nigromance, Fist tant qu'il n'avoit fu ne flame A Romme, fors eu dos la dame : La li Roumain dou feu prenoient N'a Romme autrement feu n'avoient. (MACH., F. am., c.1361, 208). Ce bruist mon cuer et teint ; Car tout aussi com la cire Fondre et frire, Tire à tire, Fait li feus, quant il ateint, T'amour, qui en moy remaint, Fait mon cuer fondre et desfrire, Diex l'i mire, N'il faut mire Fors li qui me fait mal meint. (MACH., Lays, 1377, 361).

38
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     FLEURIR     
I. -

Empl. intrans. "Fleurir" : Car l'iaue qui chiet desseure La racine qui demeure Fait renverdir et florir Et porter fruit : Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. (MACH., L. plour, 1349, 284). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. Certes, einsi est il d'amer : Car quant uns cuers se vuet enter En amour fine, Envis puet s'amour oublier, Einsois adès, par ramembrer, A li s'encline. (MACH., L. plour, 1349, 284).

39
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     FLEURIR     
I. -

Empl. intrans. "Fleurir" : Car l'iaue qui chiet desseure La racine qui demeure Fait renverdir et florir Et porter fruit : Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. (MACH., L. plour, 1349, 284). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. Certes, einsi est il d'amer : Car quant uns cuers se vuet enter En amour fine, Envis puet s'amour oublier, Einsois adès, par ramembrer, A li s'encline. (MACH., L. plour, 1349, 284).

40
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     FOLEUR     
-

Sans folour : Aussi voit on clerement Que li cuer qui loyaument Et sans folour Aimment de trés fine amour Cuident souvent Qu'en milleur et en plus gent Aient sejour ; Car plaisence et sa rigour Ce leur aprent... (MACH., L. plour, 1349, 285). Son gent corps fait à tour Et son faitis atour, Son regart sans folour M'ont et toute m'amour. (MACH., Vez ci, 1364, 273). S'en yert servie, loée, Creinte, celée, honnourée Et parfaitement amée De moy sans folour, En esperant qu'arousée Soit de la douce rousée De merci la desirée M'amoureuse ardour. (MACH., Ch. bal., 1377, 588). Et si n'ay je nul ottroy de s'amour ; Mais il m'est vis qu'un petit s'aperçoit Que de fin cuer, loyaument, sans folour, L'aimme et desir, en quel lieu qu'elle soit. (MACH., L. dames, 1377, 35). Si que vers vous ne quier penser laidure Ne riens qui puist tourner à deshonnour, Eins vueil mettre mon desir et ma cure, Mon cuer, mon corps et toute ma vigour En vous servir loyaument, sans folour, Puis qu'Amours vuet sans pensée vilaine Que de mon cuer estes la souvereinne. (MACH., L. dames, 1377, 128). Car vous savés qu'onques nulz n'ama si Com je vous aim, de tres loyal amour, Et que mes cuers m'a laissié et guerpi Pour vous servir loyaument, sans folour ; Et vous n'avés ne pité ne tenrour, Si com je croy, de ma tres grant ardure : Si me merveil comment vos cuers l'endure. (MACH., L. dames, 1377, 136).

41
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     FONDRE1          FONDRE2     
-

P. métaph. ou au fig. "Se consumer de chagrin, se désespérer" : ...Car doucement [le lion] leva la chiere Et sambloit qu'il li vosist dire La grant doleur, le grief martyre Que les autres bestes li font, Dont li cuers en ventre li font, Et comment elles ne le puelent, Comment mettre a la mort le vuelent, Com le diffament, com l'abaient, Poingnent, espient et detraient, Comment il ne s'ose vangier... (MACH., D. Lyon, 1342, 178). La s'empire Tire a tire ; La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist ; la desire Qu'il ait mort procheinne. (MACH., L. plour, 1349, 289). ...Et son regart rit et a grant deport, Quant mon cuer voit qui font et frit et art. (MACH., L. dames, 1377, 184).

42
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     FRIRE     
4.

"Se consumer (de douleur)" : Qu'a voir dire Son mal ne porroit descrire Creature humeinne. La s'empire Tire a tire ; La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist ; la desire Qu'il ait mort procheinne. (MACH., L. plour, 1349, 289).

43
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     FRUIT     
-

Porter fruit : Car l'iaue qui chiet desseure La racine qui demeure Fait renverdir et florir Et porter fruit : Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. (MACH., L. plour, 1349, 284).

44
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     GARNIR     
2.

"Plein de" : ...Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint, Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. (MACH., L. plour, 1349, 288). Amis, moult de meschiés aray, Quant si long de moy te saray, Mais ton ymage porteray Et ta figure En ton cuer que je garderay Pour le mien que je te lairay, Et par ce garnie seray D'envoiseüre, Ne la doleur ne la morsure D'amours, ne chose que j'endure Pour toy, tres douce creature, Ne doubteray... (MACH., F. am., c.1361, 223). Riches d'amour et mendians d'amie, Povres d'espoir et garnis de desir, Pleins de dolour et disiteus d'aye, Loing de merci, familleus de merir, Nus de tout ce qui me puet resjoïr Sui pour amer et de mort en paour, Quant ma dame me het et je l'aour. (MACH., Bal., 1377, 539). ...Et vo maniere jolie, De douceur garnie, M'assaut et tarie ; Vostre amours me lie Par sa seignourie, Si qu'en regardant m'oublie Vo gent corps parfait, a droit. (MACH., Lays, 1377, 302).

45
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     GREVANCE     
-

Avoir grevance : Amis, certes, riens ne vorroie Faire a nelui, Dont il eüst grevance ne anui ; Ne l'en ne doit faire chose a autrui Qu'on ne vosist que l'en feïst a lui. Et, biaus amis, Il n'est nuls biens qui ne soit remeris, N'il n'est aussi maus qui ne soit punis. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 77). ...Et sans doubtance, Se je fais riens contre vostre plaisance, Ne dont vos cuers ait courrous ne grevance, Sachiez de voir que c'iert par negligence. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 82). ...Et pluseurs sont qui n'i ont fors pointure, Ardour, dolour, plour, tristece et amer. Se dient ; mais acorder Ne me puis, qu'en la souffrence D'amours ait nulle grevance, Car tout ce qui vient de li Plaist a cuer d'ami. (MACH., R. Fort., c.1341, 72). Dous amis, tant ay grevance, Tant ay grief souffrance, Tant ay dueil, tant ay pesance, Quant jamais ne te verray, Que doleur me point et lance... (MACH., L. plour, 1349, 289). Si me merveil, quant doloir Et complaindre main et soir Voy maint amant et manoir En desesperence. L'un muert d'amoureuse lance Et l'autre ha toute grevance ; L'autre languist en doubtance De pis recevoir. (MACH., Lays, 1377, 452).

46
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     HARDI     
-

[En parlant d'une qualité morale] : Amis, je fusse moult lie, S'eüsses cuer plus couart ; Mieus vausist a mon esgart Que volenté si hardie. Mais honneur, chevalerie Et tes renons qui s'espart Par le monde en mainte part Ont fait de nous departie. (MACH., L. plour, 1349, 290). [Fortune] Or amie, or ennemie, Folz s'i fie. Moult as puissant seignourie (...) Quant au bon roy de droiture As tout tolu fors sa vie Esbahie Et sa vaillance hardie Que n'as mie, Quar c'est des dons de Nature. (MACH., Lays, 1377, 477).

47
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     JETER     
B. -

"Pousser" : Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. Certes, einsi est il d'amer : Car quant uns cuers se vuet enter En amour fine, Envis puet s'amour oublier, Einsois adès, par ramembrer, A li s'encline. (MACH., L. plour, 1349, 284).

48
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     JOINDRE     
-

Estre joint : Je t'avoie dit et enjoint Que ton cuer fust a moy si joint Qu'adès de moy te souvenist Loing et près, quoy qu'il avenist. (MACH., R. Fort., c.1341, 115). Pour ce changier Ne me quier, Et j'ay droit ; Qu'en mon cuer est si trés ferme et si jointe L'amour de li qu'estre n'en puet desjointe (MACH., L. plour, 1349, 286).

49
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     JOYEUX     
C. -

"Qui apporte la joie, le bonheur" : Mais nuls cuers ateins ne ferus N'en sont qui ne soient tenus Et mis en ma prison joieuse, Delitable est et gracieuse, Et qu'amer tous ne les couveingne, Soit tors, soit drois, comment qu'il prengne. (MACH., D. verg., a.1340, 31). Lors estoit mors d'amoureuse morsure Mes cuers et poins de joieuse pointure Et repeüs de douce nourreture Par Dous Penser Qui ma doleur faisoit toute cesser Et garison me faisoit esperer. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 75). Si qu'en vos mains gist ma vie et ma mort, Mi bien, m'onneur, ma santé, mi deport, Ne je ne puis venir à joieus port Sans vous amer. (MACH., Compl., 1340-1377, 257). Mais il y a chose qui m'est trop dure ; Car long seray de vo douce figure, Helas ! dolens, et n'aray creature Qui me conforte Ne qui me doint joieuse norriture Ne repaisse d'amoureuse pasture Ne qui sache la tres douce pointure Que mes cuers porte. (MACH., Compl., 1340-1377, 259). Dont la bonne et belle, Comment sara elle Que de li vëoir En mon cuer s'ostelle Une amour nouvelle Qui me renouvelle Et me fait avoir Joieuse nouvelle, De quoy l'estincelle Fait sous la mamelle Mon fin cuer ardoir ? (MACH., R. Fort., c.1341, 22). Amours, ce n'est mie raison De moy donner tristece en don En lieu de joieus guerredon, Eins est pechiez, Quant je suis sans condition Tous mis en ta subjection. (MACH., R. Fort., c.1341, 49). Amis, mi confort, Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty. (MACH., L. plour, 1349, 287). Tres bonne et bele, mi oueil Joieuse pasture Prennent en vostre figure, Simple et sans orgueil, Et mes cuers en vostre acueil Vie et douce norriture. (MACH., L. dames, 1377, 185). Recevés mon lay Où ma dolour renouvelle ; Car pour vous moustrer fait l'ay, Comment dessous la mamelle Mes cuers teint, tramble et chancelle, Faut, fremist, mue et sautelle ; N'il n'a joieuse nouvelle. Las ! et je le port et selle N'onques n'en parlay. (MACH., Lays, 1377, 313).

50
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     LASSET     
-

Empl. exclam. : En toy estoit m'esperance Toute et ma fiance, Ma joie, ma soustenance. Lassette ! or perdu les ay. (MACH., L. plour, 1349, 289). Pour quoy me bat mes maris ? Lassette ! Aymi, Diex ! Pour quoy me bat mes maris ? Lassette ! (MACH., Motés, 1377, 515).

51
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     LÉGER     
a)

"Facilement, sans peine" : Ja pour cela ne sera mis Hors de mes las, quoy qu'il aveingne ; Einsois couvient que de moy veingne Sa joie et son aligement. Et quant il est miens ligement, Sachiez que je puis de legier Toutes ses dolours aligier ; Et si puis le povre acomplir Son desir et lui enrichir De ce dont li riches mendie. (MACH., D. verg., a.1340, 22). Doctrine reçoive humblement ; Mais bien se gart qu'il continue, Car science envis retenue Est et de legier oubliée, Quant elle n'est continuée. (MACH., R. Fort., c.1341, 2). Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. (MACH., L. plour, 1349, 283). Or pues tu clerement vëoir Que nostres sires pourvëoir Puet adés les siens de legier, Sans riens vendre et sans applegier. (MACH., C. ami, 1357, 48). Si ne quier Ne requier à Dieu, nès par souhaidier, Fors s'amour entiere Qui changier De legier Puet mes maus et aligier, S'elle oit ma priere. (MACH., Lays, 1377, 336). S'en vueil une autre acointier Qui joie pleniere M'otriera de ligier Et à bonne chiere, Sans fin, sans amour legiere, Sans amenuisier ; Ne joye qu'à li s'affiere Ne puet homs trier. (MACH., Lays, 1377, 406).

52
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     LIÉ     
-

[Attribut] : C'est li estos de toute gentillesse, N'il ne vit pas com sers a sa richesse, Eins ne vuet rien Fors que l'onneur de tout le bien terrien, Et s'est plus liés, quant il puet dire : "Tien" Qu'uns couvoiteus n'est de penre dou sien. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 106). Car li cuers ja tant chose n'amera Qu'il ne l'oublie Par eslongier. Certes, je ne di mie Qu'une piece n'en ait peinne et hachie ; Mais Juenesse qui tant est gaie et lie Ne soufferroit Pour nulle riens qu'entroubliez ne soit. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 120). Car vous irez en contrée lonteinne, Où vous serez entre vos annemis Qui de vo gré faire seront remis, Dont vous arez meinte merencolie. Lasse ! dolente, et je seroie lie ? Ce ne porroit avenir nullement Que j'heüsse joie n'esbatement Ne riens nulle qui peüst resjoïr Mon dolent cuer, sans vous veoir n'oïr (MACH., Compl., 1340-1377, 254). Mais ja ne fust en si mais point, Qu'en l'eure ne fust mis a point, Sains et haitiez et pleins de joie Par ce regart. Que vous diroie ? Souvent estoit dolens et liez, Dont je fui trop esmervilliez, Comment de si trés grant tourment Il pooit si soudeinnement Avoir joie si souvereinne (MACH., D. Lyon, 1342, 183). Amis, je fusse moult lie, S'eüsses cuer plus couart ; Mieus vausist a mon esgart Que volenté si hardie. (MACH., L. plour, 1349, 290). ...il est preudons, et s'est estables, Liés, larges, loiaus, veritables, Justes, sages, bien avisez (MACH., P. Alex., p.1369, 218). N'il n'est confors de ma grief maladie Qui me peüst de nulle part venir, Car une amour s'est en mon cuer nourrie Dont je ne puis joïr ne repentir Ne vivre lié ne morir ne garir Ne bien avoir fors languir à dolour, Quant ma dame me het et je l'aour. (MACH., Bal., 1377, 540). Mais plus ne vueil einsi ma vie user, Einsois me vueil dou tout reconforter Et estre liés, chantans et pleins de joie, Qu'Amours le vuet et ma dame m'en proie. (MACH., L. dames, 1377, 87). Einsi me maistrie Et tient bonne Amour Qui vuet que ma vie Use en tel labour. Une heure sui lie Et l'autre heure plour Com femme esbahie, Pleinne de tristour, De merencolie, De dueil et de plour (MACH., Lays, 1377, 445). Et quant je verray Ton faitis corps gay, Jolie seray, Lie chanteray Cest amoureus lay. (MACH., Lays, 1377, 448).

53
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     LIVRE1          LIVRE2     
.

Livre de vie : Ta mort tant me contralie Et tant de maus me repart, Amis, que li cuers me part ; Mais einsois que je devie, Humblement mes cuers supplie Au vray Dieu qu'il nous regart De si amoureus regart Qu'en livre soiens de vie. (MACH., L. plour, 1349, 291).

54
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     LOQUENCE     
"Élocution, facilité de parole" : En toy estoit m'esperance Toute et ma fiance, Ma joie, ma soustenance. Lassette ! or perdu les ay. Bien pert a ma contenance Et a ma loquence, Car maniere ne puissance N'ay, tant me dueil et esmay. (MACH., L. plour, 1349, 289).
55
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     MAÎTRIER     
A. -

"Soumettre à son autorité, dominer" : Einsi par sa noble maistrie La dame le lion maistrie Seulement par son dous regart, Car il n'a paour ne regart Qu'il ne soit de tous maus gardez, Quant il est de li regardez. (MACH., D. Lyon, 1342, 182). Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. Aussi qui a maladie Qui plaist, envis se depart. En ce point, se Dieus me gart, Me tient Amours et maistrie. Car Plaisence si me lie Que jamais l'amoureus dart N'iert hors trait, a tiers n'a quart, De mon cuer, quoy que nuls die. (MACH., L. plour, 1349, 283). C'est cils qui nulle fois ne faut Aus siens, car de riens n'ont deffaut ; C'est cils qui le monde forma De nient et qui sa fourme a Pris de li seul, sans autre aïe. C'est li sires qui tout maistrie. Son bien n'aroie jamais dit, Qu'en li n'a deffaut ne mesdit. Tout puet, tout vaut, tout scet, tout a. (MACH., C. ami, 1357, 48). ...Fortune qui rit et pleure Et tume les siens en po d'eure, Qui a tel force et tel maistrie Que tu vois que pluseurs maistrie Qui furent riche et noble né, Et si ne leur a riens donné, Mais quant li plaist, elle moult tost Ce que pas n'a donné tout tost. (MACH., C. ami, 1357, 68).

56
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     MALADIE     
B. -

Au fig. "Sur le plan affectif, souffrance qui trouble l'âme et l'esprit" : En amer a douce vie Et jolie, Qui bien la scet maintenir, Car tant plaist la maladie [var. melodie], Quant norrie Est en amoureus desir, Que l'amant fait esbaudir Et querir Comment elle monteplie. (MACH., R. Fort., c.1341, 105). Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. Aussi qui a maladie Qui plaist, envis se depart. En ce point, se Dieus me gart, Me tient Amours et maistrie. (MACH., L. plour, 1349, 283). Dous amis, Puis qu'aventure nous a mis Si que ci sommes assamblé, Y n'i doit rien avoir emblé, Mais qui scet bon mot, se le die. Si vous dirai la maladie Qui me perse le cuer et l'ame : J'aimme par amours une dame, Tant bonne et bele, a grant merveille, Qu'en ce monde n'a la pareille. (MACH., F. am., c.1361, 194). Pleins de dolour et disiteus d'aye, Loing de merci, familleus de merir, Nus de tout ce qui me puet resjoïr Sui pour amer et de mort en paour, Quant ma dame me het et je l'aour. N'il n'est confors de ma grief maladie Qui me peüst de nulle part venir, Car une amour s'est en mon cuer nourrie Dont je ne puis joïr ne repentir Ne vivre lié ne morir ne garir Ne bien avoir fors languir à dolour (MACH., Bal., 1377, 540). ...Tant que s'amour qui me lie Soit onnie A tous fors à moy qui plour Pour doubte que ne m'oublie. Ce detrie Ma joie et ma maladie Fait gringnour. (MACH., Ch. bal., 1377, 608). Qu'Amours me het et ma dame de pris Me promet bien qu'elle me sera dure, Plus que ne suet, et que de mal en pis Aray de li ; mais je vueil liement Son dous voloir endurer humblement, Voire, et morir de ma grief maladie, Se par ma mort puet estre en gré servie. (MACH., L. dames, 1377, 62). En .IJ. amans qui s'aimment signourie Estre ne doit, einsois doivent avoir Un cuer, une ame et une maladie, Une pensée, un desir, un voloir ; Dont se vos cuers n'est onnis A mon desir, li miens sera honnis, Car je ne puis pas longuement durer Sans vostre amour avoir ou esperer. (MACH., L. dames, 1377, 229).

57
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     MARTYRE1          MARTYRE2     
-

Avoir martire : La souspire, La s'aïre Mes cuers qui tant a martire Et de mortel peinne Et tant d'ire, Qu'a voir dire Son mal ne porroit descrire Creature humeinne. (MACH., L. plour, 1349, 288).

58
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     MARTYRER     
II. -

Empl. pronom. réfl. "Se tourmenter, s'angoisser" : La s'empire Tire a tire ; La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist ; la desire Qu'il ait mort procheinne. (MACH., L. plour, 1349, 289).

59
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     MERVEILLER     
-

Soi merveillier quant : Et quant si bon ne millour ne plus cointe N'est, ne si bel, ne d'onneur si acointe, A droit jugier, Mervillier Ne se doit Nulz, se ne vueil par l'amoureuse pointe Nouvellement d'autre amour estre pointe. (MACH., L. plour, 1349, 286).

60
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     MEURTRIR     
II. -

Empl. pronom. réfl. "Être abîmé dans la douleur" : La [sur ton cercueil] ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist ; la desire Qu'il ait mort procheinne. (MACH., L. plour, 1349, 289).

61
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     MORDRE     
3.

"Tourmenter" : Amis, mi confort, Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty. O ray un remort De toy qui me mort Et point si trés fort Qu'o toy sont tuit mi bien mort Et ensevely. (MACH., L. plour, 1349, 287). Helas60;! pour ce que Fortune m'est dure, Ce que plus aim n'a mais cure de my. Langue poignant, aspre, amere et aguë En traïson souvent me mort et point ; Mais riens ne doubt que die ne arguë, Ne l'aguillon de son venimeus point, Car je me vueil gouverner si à point Que par souffrir et estre de bonne aire Je la feray morir de dueil ou taire. (MACH., L. dames, 1377, 171). Plus sans pité que nul peril de mer, Pour ce qu'einsi m'assaut, me point et mort Vostre durté sans merci ne remort. Quant je vous voy autre que my amer, Vo plus loyal amy, dame, avez mort. (MACH., L. dames, 1377, 187). Pour ce qu'on puist miex retraire Qu'Amours pour amer m'a mort, Je vueil faire avant ma mort Un lay dou mal qui me mort, Si qu'à moy Mors s'en amort, Sans mais garison attraire. (MACH., Lays, 1377, 300).

62
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     MOUILLER     
I. -

Empl. trans. "Mouiller" : Dous amis, tant fort me dueil ; Tant te plaint, Tant te complaint Le cuer de moy, Tant ay grief que, par ma foy, Tout mal recueil ; Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint, Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy (MACH., L. plour, 1349, 288). Lors Morpheüs Prist la fourme que Ceïs avoit nus Et moult forment fu mouilliez et emplus ; Plus tors avoit les cheveus et locus C'une cordelle. (MACH., F. am., c.1361, 166). Se Desirs par sa pointure Me tient en ardure Long de vous, dont mon vis mueil Sous celée couverture, Dame, c'est droiture, Si que pas ne m'en merveil. (MACH., L. dames, 1377, 186).

63
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     MÛR1          MÛR2     
2.

"Parfait" : Que, tant com je dure, Ne porray vëoir Amour si seüre, Bonté si meüre N'a tant de savoir. (MACH., L. plour, 1349, 285). Bonté, biauté et, au sorplus, Sans, grace, maniere meüre, Dous accueil pour cuers esperdus Ravoier en envoiseüre, Tous ces biens ha en sa figure Celle qui si me vint ferir Que jamais je n'en quier garir. (MACH., L. dames, 1377, 100). Mais trop me plein de Nature, Quant ma cure En si plaisant creature Est sans partir ne mouvoir. Or n'ay maniere meüre Ne figure, Grace, bonté ne mesure Pour telle honneur recevoir. (MACH., Lays, 1377, 332).

64
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     OUBLIER     
-

Empl. abs. prov. : Qui bien aimme a tart oublie, Et cuers qui oublie a tart Ressamble le feu qui art, Qui de legier n'esteint mie. (MACH., L. plour, 1349, 283).

65
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     PÂLIR     
.

[Dans des tours plus ou moins stéréotypés] : Dont je n'ay bon jour ne demy. Et certes, il pert bien à my Que plus souvent pleure et gemy Que je ne sueil. S'en ay cuer teint et vis pali. N'onques par toy tant ne vali Que je sceüsse dire à li Ce dont me dueil. (MACH., Compl., 1340-1377, 244). Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint, Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. (MACH., L. plour, 1349, 288). Ma leesce est amortie, Et ma vertu afflebie Est si dolereusement Que, sans faire cessement, Tourmenteë et pallie, Maudi mes jours et ma vie Sans avoir confortement. (MACH., Voir, 1364, 734). Si doy moult desirer l'eure Que voie son corps joli, Car puis qu'il se departi, Je n'os .J. bon jour ; S'en port viaire pali, Et tout pour s'amour. (MACH., L. dames, 1377, 165). Tant ay perdu confort et esperence, Joie et solas, sans nul bien recevoir, Que je n'ay mais fors qu'en la mort fiance, Car Fortune, qui trop me fait doloir, De moy grever fait tous jours son pooir, Dont j'ay cuer teint et viaire pali. (MACH., L. dames, 1377, 182). Plourez, dames, plourez vostre servant, Qui toudis ay mis mon cuer et m'entente, Corps et penser et desir en servant L'onneur de vous que Diex gart et augmente. Vestez vous de noir pour my, Car j'ay cuer teint et viaire pali, Et si me voy de mort en aventure, Se Dieus et vous ne me prenez en cure. (MACH., L. dames, 1377, 206).

66
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     PARADIS     
E. -

Au fig. "Bonheur" : Ne il ne m'estoit mie avis Que sans vous vëoir fusse vis, Et en vous si toute m'entente, Mon cuer mettoie, et ma jouvente, Que vostre oueil, vos fais et vos dis Estoient mon droit paradis. (MACH., R. Fort., c.1341, 131). Et vis a vis Te voy, ce m'est vis, Dous amis, Et toudis De toy me souvient. Mes esperis Et mes paradis Estient mis Et assis En toy ; s'apartient Que soit fenis Mes cuers et peris, Qu'est chetis Et remis, Quant vie le tient. (MACH., L. plour, 1349, 290). La nous seÿsmes coste a coste ; Mais j'avoie un trop cruel hoste En Desir, qui ne se partoit De mon cuer, ainçois le partoit ; Car je vëoie vis a vis Son gentil corps fait a devis, Son doulz oeil, sa riant bouchette (...) Si me sembloit qu'elle deïst : "Baisiés moy !"Dieus ! qui ce feïst, Il n'est paradis qui le vaille ! S'avoie en moi une bataille D'ardant Desir et de Pensee Qui fu de Paour engendree Et fu fille de Couardie ; La Honte ne s'oublia mie, Ains y vint malgré Bon Espoir Qui s'estoit oubliés, espoir ; Si sentoie en moi une ardure Entremellee de froidure Et pleinne de tele matiere Qu'elle art sans fu et sans fumiere. (MACH., Voir, 1364, 236). Et vraiement je ne voy Q'autre paradis Soit en l'amoureuse loy Fors d'estre toudis Loyaus, joieus et jolis, Et que sans desroy S'aimment amie et amis (MACH., Lays, 1377, 345).

67
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     PARFONDÉMENT     
-

Gemir/pleurer/souspirer parfondement : ...la dame qui avoit longuement Perdu vigour, scens et entendement Ouvri les yeus et prist parfondement A souspirer, En regretant celui qui desirer Li fait la mort par loiaument amer. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 66). Si que, dame, se je pleure et gemi Parfondement et di souvent : "Aimy !", N'est pas merveille, Quant sa fine biauté qui n'a pareille Et sa colour vive, fresche et vermeille, Et son trés dous regart qui me traveille, M'ont eslongié (MACH., J. R. Beh., c.1340, 84). Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. (MACH., L. plour, 1349, 284). N'onques puis chanson ne chanta, Bois ne rivieres n'enchanta, Einsois le poette divin Fu la mors et gettez souvin. Les nimphes dou bois le plourerent Parfondement, car moult l'amerent, Et de tous les arbres les genres, Les grans, les moiens et les menres, Et les rivieres ensement Le plourerent parfondement (MACH., C. ami, 1357, 92). Quant je voy vostre grant douçour, En mon cuer vient, par desirer, Une ardeur qui le fait en plour Moult parfondement souspirer, Car je ne vous ose monstrer La doleur qu'humblement vueil traire, Tant com je vivray, sans meffaire. (MACH., Bal., 1377, 554). Qu'en desir qui me court seure Truis trop mortel anemy, Dont souvent souspire et pleure Parfondement et gemy Pour mon doulz loyal amy. (MACH., L. dames, 1377, 165).

68
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     PAROIR1          PAROIR2     
-

Empl. impers. : Pour ce que Dieus et Nature la belle, Quant il formerent Celle que j'aim, si fort se deliterent En la trés grant biauté qu'il li donnerent Que loyauté a mettre y oublierent. Et bien y pert ; Que je say bien et voy tout en apert Que ma dame, qui tant a corps apert, Que mes cuers crient, aimme, obeïst et sert, A fait ami Nouvellement, sans cause, autre que mi. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 83). Uns chevaliers, biaus et gens et coursus, Jolis et gais, en est a nous venus ; Honneur ot nom, et s'en sot plus que nuls. N'il ne vint mie Tous seuls a nous, eins li fist compaingnie Une dame belle, gaie et jolie ; Si ot nom la dame Courtoisie. Bien y parut ; Car aussi tost qu'elle nous aperçut, Nous salua, et puis biau nous reçut. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 112). Pourquoy je di d'ore en avant Que cils ne l'amoit pas pour bien. Vraiement, il y parut bien, Quant bonne amour li volt souffrir Son corps a tel martir offrir. (MACH., J. R. Nav., 1349, 223). En toy estoit m'esperance Toute et ma fiance, Ma joie, ma soustenance. Lassette ! or perdu les ay. Bien pert a ma contenance Et a ma loquence, Car maniere ne puissance N'ay, tant me dueil et esmay. (MACH., L. plour, 1349, 289).

69
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     PESANCE     
"Peine, chagrin, douleur, souffrance" : Lors renouvela ma pesence, Et cheï en une doubtance Si grief, si pesant et si pesme, Que de joie ne que de cresme Dedens mon cuer ne demouroit Pour la doubte qui l'acouroit. (MACH., R. Fort., c.1341, 152). Dous amis, tant ay grevance, Tant ay grief souffrance, Tant ay dueil, tant ay pesance, Quant jamais ne te verray, Que doleur me point et lance De si mortel lance Au cuer qu'en desesperance Pour toy mes jours fineray. (MACH., L. plour, 1349, 289). Si me parti de sa presance, Plain de dolour et de pesance Et sans vëoir sa douce face. (MACH., Voir, 1364, 472). [Polyphème à Galatée] Mais trop hai desdaing et pesance Que tu desprises moi, gaiant, Pour amer un chetif noiant, Accin, de cui tu te solaces, Si le baises et si l'embraces, Et moi ne daignes embracier Ne deduire ne solacier. (MACH., Voir, 1364, 642). Dame, en qui j'ai mis toute ma fiance, À vous complein mes dous maus en chantant, Car je ne puis mon mal ne ma pesence Ne ma dolour descouvrir autrement. (MACH., L. dames, 1377, 117). C'est ce qui de joie me pait, Ce me norrit, ce me refait, C'est ce qui en mon cuer ne lait Doleur, tristece ne pesence, Tout pour l'amour dou bon parfait Qui m'a si doucement attrait Que c'est mon cuer et mon retrait, Mon bien, ma pais, ma souffisance. (MACH., Lays, 1377, 370). Si ne puis nul mal avoir, Tant comme j'ay cest espoir Qui me fait vivre et valoir, Ne je n'ay pesence, Anoy, grieté ne souffrance ; Et se desirs trop s'avance, Douce et jolie plaisance M'est, à dire voir. (MACH., Lays, 1377, 451).
70
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     PLAINDRE     
II. -

Empl. trans. "Plaindre" : Dous amis, tant fort me dueil ; Tant te plaint, Tant te complaint Le cuer de moy, Tant ay grief que, par ma foy, Tout mal recueil ; Dont mi oueil Que souvent mueil, Et cuer estreint Viaire pali et taint, Garni d'effroy Et d'anoy, Sans esbanoy ; Moustrent mon dueil. (MACH., L. plour, 1349, 287). Certes, trop ay en toy dur anemy. Souvent me fais, bien l'ay aperceü, Pleindre mes jours et enhaïr mes nuis, N'encor ne m'as nulle fois repeü Des biens dont tant sui familleus et vuis, Que tant desirer me fais Qu'il me vaurroit mieus morir à .J. fais Qu'einsi languir en desirant mercy. (MACH., L. dames, 1377, 162). Quar se Pité, qui pour moy dort, Estoit d'acort Qu'aucuns venist, pour mon confort, D'une larme amoureuse Plaindre et plourer le mal que port, Il m'aroit mort. Einsi fineroit, sans deport, Ma doleur dolereuse. (MACH., Lays, 1377, 374).

71
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     POINDRE     
.

Poindre de + compl. d'instrument : Car comment que Desirs m'assaille Et me face mainte bataille Et poingne de l'amoureus dart, Qui souvent d'estoc et de taille Celeement mon cuer detaille, Certes bien en vain se travaille, Car tout garist son dous regart Qui paist d'amoureuse vitaille (MACH., R. Fort., c.1341, 24). Dous amis, tant ay grevance, Tant ay grief souffrance, Tant ay dueil, tant ay pesance, Quant jamais ne te verray, Que doleur me point et lance De si mortel lance Au cuer qu'en desesperance Pour toy mes jours fineray. (MACH., L. plour, 1349, 289). Las ;! qu'ay je dit ? ja n'iert perdue [ma peine] Ne retenue Car à .VC. doubles rendue M'est, sans plus, par douce esperance Dont fine amour est soustenue Et repeüe, Quant de la belle ay la veüe Qui me point d'amoureuse lance. (MACH., Lays, 1377, 333).

72
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     POINDRE     
B. -

Au fig. "Causer une souffrance aiguë, tourmenter, affliger" : La n'est il riens qui me conseille, Ne qui me doint Confort dou mal qui me traveille ; La sens je doleur nom pareille ; La Pitez dort ; la Desirs veille Qui trop me point. (MACH., R. Fort., c.1341, 50). C'est de Desir qui mon cuer flame Et point de si diverse flame, Qu'en monde n'a homme ne fame Qui medecine Y sceüst, se ce n'est ma dame, Qui l'art, qui l'esprent, qui l'enflame Et bruïst d'amoureuse flame, N'est ne fine. (MACH., R. Fort., c.1341, 53). O ray un remort De toy qui me mort Et point si trés fort Qu'o toy sont tuit mi bien mort Et ensevely. (MACH., L. plour, 1349, 287). En ce paÿs ha pluseurs dames Bonnes, belles et preudefames (..). Je les voi dancer et baler, Cointement venir et aler ; Je leur voi toutes choses faire Honnestez et de bon affaire, Mais ce ne porroit advenir Qu'amours peüst en moy venir Pour laissier celle qui lontaine M'est de l'ueil et du cuer prochaine. Et comment se puet cecy joindre Qu'elle me puet de si loing poindre Sans ce qu'onques je la veÿsse Ne que son doulz parler oÿsse ? (MACH., Voir, 1364, 132). Mais comment qu'en moy soit creüe Joie par li et soustenue, Ce que de li n'ay la veüe Me point, me destreint et m'argüe, Et fait meint assaut dolereus. (MACH., Lays, 1377, 367).

73
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     POINTE     
-

[P. métaph. ou dans un cont. métaph.] : Et quant si bon ne millour ne plus cointe N'est, ne si bel, ne d'onneur si acointe, A droit jugier, Mervillier Ne se doit Nulz, se ne vueil par l'amoureuse pointe Nouvellement d'autre amour estre pointe. (MACH., L. plour, 1349, 286). Bien croy que d'amoureuses pointes Estoit ses cuers navrez et poins Et qu'il savoit trestous les poins Qu'il faut a la vie amoureuse. (MACH., F. am., c.1361, 182). Si n'ameray ja mais en mon vivant Ne fiance n'aray en nul amant Ne priseray, se bien sui avisée, Cuer de marbre couronné d'aïmant, Ourlé de fer, à la pointe asserée. (MACH., L. dames, 1377, 223). Mais s'Amours qui mon mal apointe Vous eüst pointe De telle pointe, Tost fust desjointe De moy l'ardeur qui s'i ajoint ; Mais vos cuers d'un refus m'acointe Pour [dure] acointe, Ma dame cointe, Qu'Amours pour ma mort li enjoint. (MACH., Lays, 1377, 289).

74
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     POINTURE     
-

[P. métaph. ou dans un cont. métaph.] : Au temps pascour que toute riens s'esgaie, Que la terre de mainte colour gaie Se cointoie, dont pointure sans plaie Sous la mamelle Fait Bonne Amour a mainte dame belle, A maint amant et a mainte pucelle (MACH., J. R. Beh., c.1340, 57). Mais si dui oueil (...) Furent riant, Nom pas moult vair, pour estre plus poingnant Et plus agu, dous, humble et attraiant, Tous pleins de las pour loier un amant En amour pure ; Et s'estoient clungnetant par mesure, Fendus a point, sans trop grant ouverture, Tout acquerant par leur douce pointure ; N'a l'entrouvrir Ne se peüst nuls homs qui soit couvrir Qu'en mi le cuer ne l'alassent ferir, S'il leur pleüst, et pour euls retenir. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 69). Lors estoit mors d'amoureuse morsure Mes cuers et poins de joieuse pointure Et repeüs de douce nourreture Par Dous Penser Qui ma doleur faisoit toute cesser Et garison me faisoit esperer. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 75). Si sentoie maintes pointures, Une heure douces, l'autre sures, L'autre plaisant, l'autre enuieuse, L'autre triste, l'autre joieuse. (MACH., R. Fort., c.1341, 14). Car ja ne te sera si fiere Qu'elle te laidenge ne fiere, Se ce n'est de ses trés dous yeus Rians, attraians et soutieus. Mais je les tesmongne pour tels Que leurs cops ne sont pas mortels ; Car douce en est la blesseüre Et aggreable la pointure. (MACH., R. Fort., c.1341, 104). Car Plaisence si me lie Que jamais l'amoureus dart N'iert hors trait, a tiers n'a quart, De mon cuer, quoy que nuls die. Car tant m'a fait compaingnie, Que c'est niant dou depart, Ne que jamais, par nul art, Soit sa pointure garie. (MACH., L. plour, 1349, 283). Et quant Souvenir en moy vient, Tendrement plourer me couvient, Qu'en monde n'a bien qu'i m'aporte, Eins me mourdrist et desconforte, Et les pointures que je sens, Qui sont a milliers et a cens, Chacent de moy par leur rigour Sanc, couleur, maniere et vigour. (MACH., C. ami, 1357, 74). Se Desirs par sa pointure Me tient en ardure Long de vous, dont mon vis mueil Sous celée couverture, Dame, c'est droiture, Si que pas ne m'en merveil. (MACH., L. dames, 1377, 186). Pour ce li miens cure Qui de Nature est formés, Et obeissance assés Vuet faire à Nature Et à celle qui m'a point De male pointure, Puis que n'a de pité point Dou mal que j'endure, Qui me fait en desirant Languir, quant vois remirant La douce faiture De son tres gracieus vis, Par qui mes cuers est ravis Et mis en ardure. (MACH., Motés, 1377, 485). Hé ! Diex, que n'ont signourie Les dames de leur droiture, Que ceuls qui ont la pointure D'amours au cuer atachie Choisissent sans mespresure ! S'einsi fust, je m'asseüre, Tels est amés qui ne le seroit mie Et telz haïs qui tost aroit amie. (MACH., Motés, 1377, 492). ...par droite nature, [Fortune] La desloyal renoïe, parjure, Fausse, traïtre, perverse et mere sure Oint et puis point de si mortel pointure Que ceaus qui sont fait de sa norriture En traïson met à desconfiture. (MACH., Motés, 1377, 497).

75
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     PROCHAIN     
1.

"Prochain, très rapproché, dont la venue est proche" : La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist ; la desire Qu'il ait mort procheinne. (MACH., L. plour, 1349, 289).

76
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     PUR     
a)

"Pur, sans tache, sans souillure" : Raisons et Droiture, Plaisence et Nature Font par leur pooir Toute creature De volenté pure Tendre a mieus valoir. (MACH., L. plour, 1349, 285). La blanche espée signefie Purté de cuer et nette vie ; Car cils qui meinne vie pure, Sans mal, sans pechié, sans ordure, Ara l'ame polie et blanche Devant Dieu, plus que noif sus branche ; Et n'ara tache ne bruette, Eins sera clere et pure et nette. (MACH., P. Alex., p.1369, 13). Il [le roi] prist lettres de no saint pere, Ad fin qu'à tous jours mais appere Qu'il estoit purs et innocens, Et li autres avoit po scens Et tort, qui appellet l'avoit De gage, chascuns le savoit. (MACH., P. Alex., p.1369, 245).

77
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     QUART     
.

Ne à tiers ne à quart : Car Plaisence si me lie Que jamais l'amoureus dart N'iert hors trait, a tiers n'a quart, De mon cuer, quoy que nuls die. Car tant m'a fait compaingnie, Que c'est niant dou depart, Ne que jamais, par nul art, Soit sa pointure garie. (MACH., L. plour, 1349, 283). Quar quant je senti l'espart Dou regart qui mon cuer art, Ne perdi, à tiers n'à quart, Sens et contenence, Mais tout : maniere et puissance. Lors me fist penre plaisence En ma jolie souffrence Espoirs par son art. (MACH., Lays, 1377, 426).

78
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     RACINE     
A. -

"Racine" : ...Car racine n'est tant diverse Qui a ce printemps ne s'aërse A geter, selonc sa nature, Fleur, fruit, feuilles, greinne ou verdure (MACH., R. Fort., c.1341, 80). Recorde ce qu'ay devant dit. Et s'elle fait d'une racine Yssir fleur, et rose d'espine, Tout einsi fais j'un cuer florir En toute joie, et fais morir En li doleur ; car je l'esserbe, Si que de mal n'i demeure herbe. (MACH., R. Fort., c.1341, 82). Mais a l'issue dou repaire Ou tant ot ronces et espines, Orties et maises racines, Os je bien mestier de ma dame ; Car se dit n'eüsse, par m'ame, Einsi qu'avoie dit devant : "Chiere dame, a vous me commant !" Je sui tous certeins que mors fusse (MACH., D. Lyon, 1342, 172). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. (MACH., L. plour, 1349, 284). Et së en parle qui volra, Mais certainement on verra Tout clerement, je n'en doubt mie, La fleur de lis croistre en l'ortie Et le fruit naistre en la racine Et fin basme porter espine Et en fuzin germer la rose, Qui seroit moult estrange chose, Ainçois que cueure de tel laisse Que je l'entroublie ne laisse (MACH., Voir, 1364, 430). ...Si comme Genesis le prueve, Plus bel ne puet on deviser, Pour amoistir et arrouser La terre, et cils flueves la duit À porter fueille, fleur et fruit, Herbes, arbres, racine et greinne Pour vivre creature humeinne. À l'issir de ce Paradis Que Nostres Sires fist jadis Se depart cils flueves en quatre, Nuls à droit ne le puet debatre. (MACH., P. Alex., p.1369, 191). ...Car de tous fruis, de toutes antes De tous estos, de toutes plantes, De toutes herbes à racine Qui puelent porter medecine Trueve on là à très grant planté, Que Sarrasin y ont planté. (MACH., P. Alex., p.1369, 210).

79
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     RÉCONFORT     
-

Sans (nul) reconfort : Dont le bon recort Que de li recort Fait qu'a ce m'acort Que ja ne soie en acort D'avoir autre amy ; Mais en desconfort, Sans nul reconfort De tout mon effort Vueil pleindre et plourer sa mort (MACH., L. plour, 1349, 287). Mais il ont tort ; car je n'ay pas matiere De mener baudour, Eins vueil et doy ma vie user en plour, Sans nul reconfort, Quant mes cuers meint en grief doleur à tort. (MACH., L. dames, 1377, 56). J'ay droit ; car, se procheinne mort À moy s'amort, Si que moy mort Par son dur mort Face, sans cuer et sans espoir, En desconfort, Sans reconfort, Vos cuers moult fort En sera liés, si com j'espoir (MACH., Lays, 1377, 284).

80
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     RECORDER1          RECORDER2     
3.

"Garder en mémoire" : Dont le bon recort Que de li recort Fait qu'a ce m'acort Que ja ne soie en acort D'avoir autre amy (MACH., L. plour, 1349, 287).

81
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     RECORT     
A. -

"Souvenir" : Ramembrer, Ymaginer En dous plaisir Sa dame vëoir, oïr, Son gentil port, Le recort Dou bien qui sort De son parler Et de son dous regarder, Dont l'entrouvrir Puet garir (MACH., R. Fort., c.1341, 17). Dont le bon recort Que de li recort Fait qu'a ce m'acort Que ja ne soie en acort D'avoir autre amy (MACH., L. plour, 1349, 287).

82
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     REMEMBRER     
III. -

Inf. subst. "Souvenir" : Certes, einsi est il d'amer : Car quant uns cuers se vuet enter En amour fine, Envis puet s'amour oublier, Einsois adès, par ramembrer, A li s'encline. (MACH., L. plour, 1349, 284).

83
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     REMETTRE     
A. -

"Affaibli, en mauvais état" : Mes esperis Et mes paradis Estient mis Et assis En toy ; s'apartient Que soit fenis Mes cuers et peris, Qu'est chetis Et remis, Quant vie le tient. (MACH., L. plour, 1349, 290).

84
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     REMORDS     
B. -

"Souvenir" : Amis, mi confort, Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty. O ray un remort De toy qui me mort Et point si trés fort Qu'o toy sont tuit mi bien mort Et ensevely. (MACH., L. plour, 1349, 287). Amours Leandon si lassoit C'un bras de mer a no passoit Pour vëoir sa dame et s'amie ; En la fin en perdi la vie, Car il en fu noiés et mors, Si qu'encor en est li remors. (MACH., Voir, 1364, 582).

85
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     RENOM     
A. -

"Renom, renommée, réputation, fait d'être connu avantageusement" : Si devins siens en bonne entention, Ne jamais n'i cuidasse, se bien non, Pour la grandeur de son trés bon renon Qui m'a destruit. Mais ce n'est pas tout d'or quanque reluit, N'on ne doit pas tant amer son deduit Qu'on ne s'en puist retraire, quant il cuit. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 88). Mais honneur, chevalerie Et tes renons qui s'espart Par le monde en mainte part Ont fait de nous departie. (MACH., L. plour, 1349, 291). Quant Theseus, Herculès et Jason Cercherent tout, et terre et mer parfonde, Pour acroistre leur pris et leur renom Et pour veoir bien tout l'estat dou monde, Moult furent dignes d'onnour. (MACH., Bal., 1377, 561). Mais j'ay tant de vous oy Par vostre bon renom qui Croist nuit et jour, Que vous estes le droit try, Le fruit et la fleur aussi De toute honneur (MACH., Ch. bal., 1377, 628). Par ces .XIJ. puet estre soustenue En douce oudour, en coulour, en vaillance, Et l'agu vent qui renommée tue Ne porra faire à son renom grevance, Et Loiauté temprement S'esveillera, car trop dort longuement, Pour li aidier ; n'i voy autre confort Fors seulement en Loiauté qui dort. (MACH., L. dames, 1377, 194). De ce qu'aquiers soies abandonneur, Se tenir vues le droit chemin d'onneur. Chascuns dira : "ci a large donneur" ; De vaillance porteras la couronne, Et tes renons n'ara terme ne bonne. Se tenir vues le droit chemin d'onneur, Ce que tu as aus bons liement donne, Et ce que n'as promet à chiere bonne. (MACH., L. dames, 1377, 214).

86
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     RENVERDIR     
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[Dans une tournure factitive] : Car l'iaue qui chiet desseure La racine qui demeure Fait renverdir et florir Et porter fruit : Tout einsi mes cuers qui pleure Parfondement a toute heure Acroistre mon souvenir Fait jour et nuit. (MACH., L. plour, 1349, 284).

87
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     RESSORT1          RESSORT2     
B. -

"Force, énergie" : Amis, mi confort, Mi joieus deport, Ma pais, mi ressort, Et tuit mi amoureus sort Estoient en ty. (MACH., L. plour, 1349, 287). ...Et doucement pour sien me retenoit, Si que des lors Mes esperis asseürez estoit, Ce m'estoit vis, ne riens plus ne doutoit. Einsi en li mes cuers toudis prenoit Tous ses ressors. (MACH., F. am., c.1361, 152). Là pren je force et vigour et ressort Contre Desir ; Quar s'il avient qu'il me veigne assaillir, C'est mes recours : là ne puis je faillir. (MACH., Bal., 1377, 565). N'onques en jour de ma vie Ma pensée en vilonnie Ne prist son ressort. (MACH., Ch. bal., 1377, 598). Ne ma dame n'en ha nulle pité, Et si scet bien que je langui à tort Pour li que j'aim sans nulle fausseté ; Dont tel doleur prent en moy son ressort Que ma joie morte en est et fenie. (MACH., L. dames, 1377, 64).

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     SEUIL     
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Passer le sueil : Mais si dui oueil Qui de mon cuer vorrent passer le sueil Par leur rigour et par leur bel accueil, Pour moy donner le mal dont je me dueil, Furent riant, Nom pas moult vair, pour estre plus poingnant Et plus agu, dous, humble et attraiant, Tous pleins de las pour loier un amant En amour pure. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 69). La mort pri que la me maint, Car la m'ottroy. La, ce croy, De la mort doy Passer le sueil. (MACH., L. plour, 1349, 288). Mais souvent pleurent mi oueil, Quant je remir Vo gent corps par souvenir, Dont mon vis mueil. Lors de mon cuer meint souspir Passent le sueil. (MACH., Ch. bal., 1377, 600).

89
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     SUPPLIER     
B. -

Supplier (à) qqn que. "Supplier, implorer qqn que" : Après, dame, elle m'a si duit Qu'elle m'a jusqu'a vous conduit, Car, par m'ame, jamais n'i fusse Venus, s'avec moy ne l'eüsse. Se vous suppli de cuer devost, Chiere dame, puis qu'elle vost Et vuet encor que sans partie Aiés mon cuer, mon corps, ma vie, Que vous ne la vueilliez desdire De ce qu'elle m'a volu dire. (MACH., R. Fort., c.1341, 134). Ta mort tant me contralie Et tant de maus me repart, Amis, que li cuers me part ; Mais einsois que je devie, Humblement mes cuers supplie Au vray Dieu qu'il nous regart De si amoureus regart Qu'en livre soiens de vie. (MACH., L. plour, 1349, 291). Or commencerai ma matere En suppliant Dieu nostre pere Qu'il soit a mon commancement, Au moien et au finement. (MACH., C. ami, 1357, 3).

90
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     TERMINE     
-

En brief termine. "En peu de temps, dans un court délai" : Fortune est sa dure voisine, Et Amours l'assaut et le mine, Dont morir cuit en brief termine Sans autre blasme. Mais s'einsi ma vie define, A ma dame qu'aim d'amour fine, Les mains jointes, la chiere encline, Vueil rendre l'ame. (MACH., R. Fort., c.1341, 53). Qu'envis puet on deraciner Un grant arbre, sans demourer De la racine, Qu'on voit puis flourir et porter Et ses branches croistre et geter, En brief termine. Certes, einsi est il d'amer : Car quant uns cuers se vuet enter En amour fine, Envis puet s'amour oublier, Einsois adès, par ramembrer, A li s'encline. (MACH., L. plour, 1349, 284). Cils nobles rois, en brief termine, Si bel et si bien besongna Et si bien fait sa besongne a Vers le pape et vers les signours, Qu'il besongna plus en IIJ. jours Qu'il ne cuidoit faire en IIJ. ans. (MACH., P. Alex., p.1369, 22).

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     TIRE1          TIRE2     
4.

"Sans arrêt" : La s'empire Tire a tire ; La ne fait que fondre et frire ; La son dueil demeinne ; La, sans rire, Se martire ; La se mourdrist (MACH., L. plour, 1349, 289).

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     TRICHER     
II. -

Empl. intrans. "Agir malhonnêtement" : Et qui vorroit plus souhaidier, Je n'os cuidier Si fol cuidier Que cils aimme de cuer entier Qui de tels biens n'a souffisance ; Car qui plus quiert, il vuet trichier, S'Amours tant chier L'a que fichier Deingne par l'ueil de son archier En son cuer d'eaus la congnoissance. (MACH., R. Fort., c.1341, 17). ...cuer entier Qui trichier Ne saroit Par souvenir vuet que dou tout m'apointe, Si qu'autre amour n'entrepreingne, n'acointe (MACH., L. plour, 1349, 286). Si vueil amer l'azur et tenir chier Et moy parer de li en ramembrance De loyauté qui ne saroit trichier, Et li porter honneur et reverence. (MACH., L. dames, 1377, 235).

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     VIS1          VIS2     
A. -

"Visage" : Pour ce pensoit Parfondement, ne onques ne cessoit, Et en pensant le plouroit et plaingnoit, Si que son vis en larmes se baingnoit. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 116). Dont je sui trop mal atournez, Tristes, pensis, desconfortez, Quant tous mes biens as destournez, Ne say pourquoy. S'en est mes vis descoulourez Et mes cuers de plours saoulez, De griés souspirs entremeslez, Et tout par toy. (MACH., R. Fort., c.1341, 45). Nompourquant pas ne m'en merveil, Quant le regart de son dous oueil Et son cler vis blanc et vermeil Qui resplendist De biauté plus qu'or en soleil Et son corps gent qui n'a pareil De douceur, de cointe appareil Vers moy guenchist (MACH., R. Fort., c.1341, 46). Et c'est ce qui me deveure ; C'est ce qui mon vis espleure ; C'est ce pour quoy je soupir ; A ce me duit Vraie Amour qui me court seure Et Bonté qui l'assaveure (MACH., L. plour, 1349, 284). Si me convient gemir et dementer Et en plaingnant sa douceur regreter. Car quant je pense à sa haute valour Et aus dous yex de son gracieus vis Et as parlers qui par si grant douçour En riant m'ont de li esté tramis, Je m'entroublie et sui si esbahis Qu'il me convient ma dolour dolouser Et en plaingnant sa douceur regreter. (MACH., L. dames, 1377, 95). Gente de corps et tres bele de vis, Vraie de cuer, d'onneur la souvereinne, Ymage à droit parfaite, à mon devis, La grant bonté de vous, entiere et seinne, Le scens, le pris, la maniere certeinne Et vo douceur vous font estre en ce monde M'amour premiers et ma dame seconde. (MACH., L. dames, 1377, 157).

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